mercredi 22 janvier 2014

Arrivée Elise et weekend aux carbets de Coralie

Et voilà, notre nouvelle coloc est là !
Elise, qui est interne à Montpellier avec nous (pour ceux qui ne la connaissent pas encore), est arrivée en Guyane pour faire 4 mois de stage dans mon service, en pédiatrie. Elle habite donc avec nous pour 4 mois !
Avec Kevin ils ont fait le premier weekend de son arrivée un "carbet bâche", où ils ont installé bâche et hamac à la savane roche Virginie, zone sans forêt (d'où savane, héhé) du fait des sols non favorables. Il y a souvent un inselberg (grande roche qui fait comme une petite montagne, avec un plateau, comme l'Ayers Rock en Australie par exemple) au milieu, c'est le cas là-bas.


Elise en plein effort ! 

Vue depuis l'inselberg

Carbet bâche


Le lendemain ils sont allés au musée des insectes à Cacao, où un instit passionné a monté un musée avec des insectes tous plus gros et plus impressionnants les uns que les autres !




Couple de Teraphosa Leblondi (plus grosse araignée du monde), elle peut atteindre 30 cm d'envergure

Des fourmis géantes (je ne me rappelle plus le nom) dont les amérindiens se servaient pour suturer les plaies: on les fait mordre au bon endroit et on leur arrache le corps!

Un gros insecte et sa larve

Titanus Gicanticus: le plus grand insecte  du monde. Le plus grand découvert mesure 16,7cm. Il vit au stade larvaire pendant 5 à 7 ans avant de pouvoir vivre sa courte vie de 3 semaines pendant laquelle il cherchera à se reproduire avant de mourir! Ils valent une fortune et une équipe de japonais serait prête à payer plusieurs dizaine de milliers d'euros pour un spécimen qui dépasserait les 17cm...



Cette araignée rivalise en envergure avec la Teraphosa car fait 30 cm d'un bout à l'autre.

Le weekend dernier, nous sommes allés en carbet. Après 10km de piste (à 5 dans une voiture, on peut dire qu'on a frotté quelques fois...) soit 45 mn de trajet, on se retrouve dans un super carbet avec sentiers autour, chutes d'eau à 100m, et seuls au milieu de la forêt (finalement rejoints par 8 autres potes internes qui ont perdu leur chemin...)
Malheureusement le dimanche a été bien pluvieux, mais on apprend à se balader et faire des choses sous la pluie ici (même en ayant oublié son poncho!), sinon c'est mort !














mercredi 1 janvier 2014

Maripasoula et Papaïchton : la vie sur le fleuve

Petit retour en arrière pour revenir à la semaine du 17 au 22 décembre, où je suis allée faire des consultations de pédiatrie sur le fleuve Maroni : d'abord à Papaïchton (ou Pompidouville en l'honneur du président qui est allé la visiter) puis à Maripasoula (cf carte ci-jointe) : 1h d'avion jusqu'à Maripasoula puis départ en pirogue : 1H jusqu'à Papaïchton (car la saison des pluies a bien commencé, il y a plein d'eau et plus de courant qu'en saison sèche, sinon ça peut être jusqu'à 2h).
Une des médecins du service de pédiatrie de Cayenne va tous les 3 mois dans ces 2 villages (et va aussi dans d'autres centres de santé en Guyane) pour suivre des enfants qui ont des maladies chroniques ou des besoins à un moment donné (beaucoup de problèmes de croissance, en fait souvent liés à l'alimentation, des drépanocytoses, des enfants qui ont été hospitalisés pour des choses graves et qu'elle suit pendant quelques mois par la suite, des enfants épileptiques, asthmatiques, bref le vaste monde de la pédiatrie). Ca permet aux gens de ne pas faire une à 2 heures de pirogue puis une heure d'avion pour venir voir un pédiatre...

Le fonctionnement de la santé en Guyane : les hôpitaux et médecins libéraux ne sont que sur la petite bande de littoral, et dans les villages de l'intérieur existent des centres de santé (des dispensaires quoi). Selon la taille du village, il y a un ou des médecins et des infirmier(e)s (comme Maripasoula et Papaïchton), voire des sages-femmes, ou seulement un infirmier, par exemple à Saül ou dans les villages amérindiens au sud de Maripasoula.

Très intéressant ces consultations sur le plan relationnel, parcequ'il faut s'adapter à des gens d'une culture tellement différente (on est en France administrativement, mais le lieu relève plus de l'Afrique !). La population du fleuve est composée des Amérindiens qui vivent là depuis toujours (mais peu présents à Maripasoula et Papaïchton, ils sont plus au Sud ; et des Noirs Marrons qui sont les descendants des esclaves qui se sont enfuis des grandes plantations surtout du Surinam, aux XVII et XVIII siècle (différent des créoles qui sont les esclaves qui ont été affranchis à l'abolition de l'esclavage), sans compter les métros qui occupent la plupart des postes de l'administration (profs, gendarmes, personnels de santé...).


Au milieu à gauche !




Le départ en pirogue vers Papaïchton : vue sur Maripasoula



Le robinet extérieur, qu'on trouve dans beaucoup de maisons de Papaïchton


Art tembé

Le sandwich au steak haché de 7h du matin, peu de choix pour le petit déjeuner avant la pirogue du retour.
Elise, la pédiatre que j'ai accompagnée


Si vous êtes enceinte, vaut mieux pas manger du mercure, si vous l'êtes pas, intoxiquez vous sans souci !
Le mercure... gentil cadeau laissé dans les fleuves et rivières par les orpailleurs (chercheurs d'or) qui veulent agglomérer leurs paillettes d'or (car les pépites ne se trouvent plus par légions, le plus souvent ce sont des tas de paillettes minuscules, avec lesquelles il ne faut faire qu'un gros bloc : le moyen le plus simple et le moins cher étant le mercure !). 
Les orpailleurs sont partout, et d'ailleurs "En face" (c'est ainsi que la rive surinamienne est appelée par les habitants de Maripasoula) est dédiée aux restaurants/chambres/magasins (tenus par les chinois, là où il y du commerce ils sont là!) avec tout ce qu'il faut pour l'orpaillage ! On peut y aller gratuitement en pirogue depuis Maripasoula pour faire ses courses (moins cher), ou manger au restau (notamment brésilien car ils sont très nombreux à venir orpailler dans le coin). 

La vue sur "en face" et le fleuve Maroni

Une barge d'orpailleur, en plein sur le fleuve, sur les eaux surinamiennes (juste en face du camp militaire français...)

La vue sur Maripasoula depuis en face ! (repas brésilien au Surinam)

Puis Kevin m'a rejoint, et on s'est fait un petit weekend dans le coin : nuit en hamac dans un superbe endroit : grand terrain avec plein d'arbres et de plantes fournis en fleurs tropicales, des carbets entièrement en bois et feuilles de palmier... mais malheureusement un peu trop à l'extérieur, car je me suis fait voler ma sacoche avec CB, carte d'identité, et billet d'avion de retour, ainsi qu'un peu de liquide alors qu'elle était... dans la moustiquaire qui entoure mon hamac ! Je vous raconte pas la peur bleue quand je me réveille en entendant un bruit et je me retrouve nez à nez avec un homme qui était à 10cm de moi, sous mon hamac, en train de piquer ma sacoche ! Je pense qu'il a eu aussi peur que moi car il est parti sans demander son reste !! 
Bon, on a fini le weekend en bungalow, c'était plus sûr !! Sinon très bon weekend sur les bords du fleuve ! 
Balade aux cascades

Petit tour en kayak sur le Maroni puis sur l'Inini
Oui oui on s'est baignés dans cette eau marron !

Pause sur les rochers

A gauche: le Suriname, à droite: Maripasoula



Le mur de la poste de Maripasoula

Ya même un pôle emploi ! 

Certains véhicules n'iront plus bien loin...



Bonne Année!

On vous souhaite à tous une très bonne année 2014!
Nous elle a commencé pluvieuse, en effet il pleut non stop depuis ce matin...
Je vous joins quelques photos prises ces derniers jours autour de Kourou. Celles des aras viennent de la Montagne des Singes.






Cri du Payo Payo (oiseau gendarme) qu'on entends beaucoup, mais qu'on voit moins


J'ai dormis au centre culturel amérindien Kalawachi qui a construit un petit éco-musée sur le mode de vie des différents amérindiens guyanais. Les amérindiens qui tiennent de camp sont Galibi (amérindiens du littoral avec les Palikur et les Arawak). Mais ils ont choisi de mettre en valeur les différentes ethnies. En plus de celles que je viens de mentionner, il y a les Wayana (haut Maroni), les Wayampi (haut Oyapock) et les Teko qui vivent entre les Wayana et les Wayampi.
Tukusipan, carbet traditionnel Wayana 

Intérieur du Tukusipan

Ciel de case qui sert à protéger l'habitation.
 Et parce que Kourou, c'est aussi le centre spatial, je suis allé visiter la base.

Plateforme de lacement Soyouz. La cuve de béton sert à canaliser les flammes au décollage.

Vega, le plus petit lanceur

Ariane 5

Centre de lancement Ariane 5 et Vega 

Bureau du "chef de lancement", c'est lui qui décide de confirmer ou non le lancement en fonction des paramètres qui lui sont apportés.

A gauche du bâtiment est l'emplacement d'où part Ariane.

Les puits qui servent à canaliser les flammes. Ils font entre 15 et 18 m de profondeur.


Salle Jupiter. C'est la salle des patrons: directeur du CNES, PDG d'Ariane Espace, etc.

Ariane 5, Soyouz puis Vega